Chronicles-of-flocon

Je vous emmerde et je rentre à ma maison.

http://chronicles-of-flocon.cowblog.fr/images/23464291972.jpg

"HAMM. __ [...] Je bourrai tranquillement ma pipe - en magnésite, l'allumai avec une .. mettons une suédoise, en tirai quelques bouffées. Aah ! (Un temps.) Allons, je vous écoute. (Un temps.) Il faisait ce jour-là, je m'en souviens, un froid extraordinairement vif, zéro au thermomètre. Mais comme nous étions la veille de Noel cela n'avait rien de .. d'extraordinaire. Un temps de saison, comme cela vous arrive. (Un temps.) Allons, quel sale vent vous amène ? Il leva vers moi son visage tout noir de saleté et de larmes mêlées. (Un temps. Ton normal.) Ca va aller. (Ton de narrateur.) Non, non, ne me regardez pas, ne me regardez pas ! Il baissa les yeux, en marmottant des excuses sans doute. (Un temps.) Je suis assez occupé, vous savez les préparatifs de fête. (Un temps. Avec force.) Mais quel est donc l'objet de cette invasion? (Un temps.) Il faisait, ce jour-là je me rappelle, un soleil vraiment splendide, cinquante à l'héliomètre, mais il plongeait déjà dans la .. chez les morts. (Ton normal.) Joli ça. (Ton de narrateur.) Allons, allons présentez votre supplique, mille soins m'appellent. (Ton normal.) Ca c'est du français ! Enfin. (Ton de narrateur.) Ce fut alors qu'il prit sa résolution. C'est mon enfant, dit-il. Aïeaïeaïe un enfant, voilà qui est fââcheux. Mon petit dit-il, comme si le sexe avait de l'importance. D'où sortait il ? Il me nomma le trou. Une bonne demi journée, à cheval. N'allez pas me raconter qu'il y a encore de la population là-bas. Tout de même ! Non, non personne sauf lui, et l'enfant - en supposant qu'il existât. Bon bon. Je m'enquis de la situation à Kov de l'autre côté du détroit. Plus un chat. Bon bon. Et vous voulez me faire croire que vous avez laissé votre enfant là-bas, tout seul, et vivant par dessus le marché ? Allons ! (Un temps.) Il faisait ce jour là, je m'en souviens, un vent cinglant, cent à l'anémomètre. Il arrachait les pins morts et les emportait ... au loin. (Ton normal.) Un peu faible ça. (Ton de narrateur.) Allons, allons, qu'est ce que vous me voulez à la fin, je dois allumer mon sapin. (Un temps.) Enfin bref, je finis par comprendre qu'il me voulait du pain pour son enfant. Du pain ! Un gueux, comme d'habitude. Du pain ? Mais je n'ai pas de pain, je ne le digère pas. Bon. Alors du blé ? (Un temps. Ton normal.) Ca va aller. (Ton de narrateur.) Du blé j'en ai, il est vrai, dans mes greniers. Mais réfléchissez, réflechissez. Je vous donne du blé, un kilo, un kilo et demi, vous le rapportez à votre enfant et vous lui en faites -s'il vit encore- une bonne bouillie (Nagg réagit), une bonne bouillie et demi bien nourrissante. Bon. Il reprend des couleurs -peut être. Et puis ? (Un temps.) Je me fââchai. Mais réflechissez, réflechissez, vous êtes sur terre, c'est sans remède !"


Fin de partie
Samuel Beckett.
Par prix référencement google le Jeudi 3 septembre 2015 à 16:25
Je vous remercie pour l'information.
Par serrurier 75015 le Lundi 7 septembre 2015 à 10:59
Excellent article je vous soutient .
 

Toi aussi, participe !









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://chronicles-of-flocon.cowblog.fr/trackback/3086672

 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | Page suivante >>

Créer un podcast